Un homme que la fée blesse
transforme en mutin gris
derrière une forteresse
dont les murs sont aigris
Un homme que la vie tue
à petit feu d’embûches
des tristesses impromptues
des ballons de baudruche
Un homme que la mort prend
au sortir du berceau
par les mains de parents
déjà dans un tombeau
Un homme que les autres
ont placé sur des rails
avec des gueules d’apôtres
et des rires de canailles
Un homme que les pouvoirs
surtout les usurpés
terrorisent dans le noir
de ses réalités
Un homme que le temps
avale comme un fétu
des matins trop latents
et des soirs courbatus
Un homme que la vie perd
par la morsure des jours
il me veut, il m’espère
dans son compte à rebours
Au détour d’un poème
j’ai semé le suiveur
Un chemin de bohème
j’ai suivi le semeur
Renaud de Hurlevent.