C’est le début du jour la nuit hésite encore
Ma main ensommeillée s’en va chercher ton corps
C’est le drap qui répond de sa voie sépulcrale
Un écho de silence dans le vide abyssal
L’érection matinale est fauchée dans l’élan
Du lever inutile de la tige et du gland
Ces petits bouts de moi animaux instinctifs
Échoués sur l’absence de leur tendre récif
Puis le café me gifle avec sa solitude
Moi je boirai nous deux et même si c’est rude
Je verrai ton sourire à travers le croissant
Miré sur le mica du breuvage indécent
Le travail tend ses bras à la place des tiens
Me propose l’oubli et puis de toi le rien
Mais j’ai choisi ma vie et n’aime pas le manque
Ma patience en sursis se meurt sur la calanque
De ta grève si douce que je ne sais atteindre
Je t’aime en vérité et je ne peux pas feindre
Que le non-toi dévore à ne plus exister
Ce qui faisait le nord de notre voie-lactée
Renaud de Hurlevent