Lettre à moi
Si ma vie est la piste
Alors je jette mes dés
Je n’ai rien sur ma liste
Sauf mourir attardé
Est-ce l’âge charnière
Qui me sort de mes gonds
De l’air à la portière
De mon triste fourgon ?
Est-ce que la faucheuse
Grince d’un œil avide
Peut-être Bételgeuse
Qui sidère mon vide ?
Et si je fais un double
Je peux jouer deux fois
Des pesos ou des roubles
Des couronnes, parfois
Dans ce mot d’au-revoir
Foin de prosélytisme
Chacun son abreuvoir
Le regard de son prisme
Je comprends pour ma part
Que la route des possibles
Ne souffre aucun rempart
Pas même ceux d’une bible
Renaud de Hurlevent.