Si mes pensées étaient des draps
Elle y serait lovée toute nue
Telle une panthère ingénue
M’ouvrant la cage de ses bras
Si mes rêves étaient océans
Elle y serait trouble profond
La lame bleue de mon typhon
Moi le naufragé de céans
Si mes frissons avaient raison
De croquer les grains de sa peau
Je fourbirais mes oripeaux
Pour vibrer sur son diapason
Si mes fantasmes étaient torrides
C’est à ses yeux qu’ils le devraient
Bouquet d’iris folles ivraies
Dans son jardin des Hespérides.
Si elle daignait ne fût-ce qu’une fois
Poser ses ailes sur mon chemin
De garnement sans lendemain
Avec des si je serais roi.
Renaud de Hurlevent.