Il s’est posé sur ma vie
Comme un papillon de nuit
Veille de Noël, un ciel gris
Un pavillon sous la pluie
Il était un peu perdu
Les grands l’avaient égaré
Dans les méandres tordus
Des effusions surannées
Je lui ai dit bienvenue
Il m’a à peine salué
Alors d’un air entendu
J’ai montré la cheminée
Voudrais-tu faire un bon feu
Le fond de l’air est frisquet
Ça réchaufferait un peu
Je te prête mon briquet
Son visage s’est éclairé
Aide-moi porte une bûche
C’est toi qui vas l’allumer
Je te prête mes paluches
Puis la faim a fait sortir
Petit loup de son grand lit
Un matin et un sourire
Crayon de lait sur ma vie
Un silence de magicien
Le temps qui s’est suspendu
Les mots qui ne disent rien
Dans les regards éperdus
Au printemps ce papillon
S’est posé sur mon histoire
Léger doux comme un frisson
Un sillon dans ma mémoire
Dans le fond de tes prunelles
Mes abîmes de réflexions
Il n’est rien de plus rebelle
Que dépasser sa raison.
Renaud de Hurlevent.