La noirceur de mon âme est un jais ricanant
Un lac de goudron un corbeau grimaçant
Qui ne reflète rien à part quelques néants
Les abysses ténébreux et les sables mouvants
Ne jette pas ton œil ne reste que passant
Tu ne verrais que deuils et vestiges fumants
Les vapeurs méphitiques et les vents fulminants
Crachent une langue arctique qui glacerait ton sang
La noirceur de mon âme, un refuge du diable
Une bacchanale sordide où les morts sont à table
S’empiffrant de mes vers de poète minable
Éructant la colère de ma vie lamentable
La noirceur de mon âme est une encre maudite
Où se vautrent cafards scorpions et autres mites
Ne tombe pas dedans plutôt sauve-toi vite
De ce piège mortel aux dents de stalagmites
La noirceur de mon âme n’a d’égale que l’aube
Qui forcément renaît des cendre de la daube
Que par inadvertance on a laissé cramer
Occupés à baiser comme des cons damnés.
Renaud de Hurlevent.