On dit que la vieillesse est sourde
Parce qu’elle ne croit plus ses oreilles
Dans les tympans dans les esgourdes
Plein de bourdons remplis d’abeilles
Moi j’entends le tic-tac
De toutes les secondes
C’est Louis, mon cœur cardiaque
Frénétique de faconde
On dit que les vieux sont miros
Et on a peur des chutes
La cataracte sous les carreaux
Se noie dans les minutes
Moi c’est étrange j’ai l’acuité
D’un fabricant d’horloges
J’en ai perdu la fatuité
Je suis aux premières loges
On dit que la peau des anciens
Est cuirassée d’instants tannés
Qu’ils ne ressentent que le rien
Et le silence de leurs années
Moi c’est bizarre je sens le vent
Je sens le souffle de la faux
La bombe est à retardement
Et je lui laisse le dernier mot.
Renaud de Hurlevent.