Si tu m’attends encore
Le soleil au ponant carmine les collines
Les yeux sur l’horizon, solitaire, je chemine
Le printemps qui bourdonne de tous ses élytres
Fleurit la page blanche de mon nouveau chapitre
J’ai prévu de gravir jusqu’au bord de la grève
Montagnes et vallées et même si j’en crève
Je voudrais méditer au nord des monts d’Arrée
Où la mer furibarde plante ses crocs acérés
M’asseoir à ces endroits où le temps s’éternise
Que les plaies du passé enfin se cautérisent
Pour ne garder que Toi sur l’écume de mémoire
Qui restera peut-être aux reflets de mes moires
Je dormirai ce soir dans un château de sable
Que des enfants dorés rêveurs intarissables
Ont cru face à la mer forteresse imprenable
Je laisserai mes regrets dans le donjon friable
Je vais laver mon âme contre vents et marées
Dans les rouleaux de lames guerre auto déclarée
Et quand tous les démons auront coulé à mort
Je reviendrai t’aimer si tu m’attends encore.
Renaud de Hurlevent.