Trop aimer c’est pas beau
Ça ronge le cerveau
Tu longes le caniveau
Tu crois voir des oiseaux
Trop aimer c’est pas bien
Ça ressemble à un chien
Qui se jette vers le rien
En croyant l’amour sien
Trop aimer c’est pénible
Pour le cœur de ta cible
Qui se tire et te crible
D’angoisses indicibles
Trop aimer c’est pas sain
Ça étouffe ta prochaine
Ça la glace sans teint
Dans les bras de ta haine
Trop aimer c’est affreux
Les affres d’être un gueux
Un mendiant malheureux
Main tendue à ses yeux
Trop aimer c’est dangereux
Ça fait sortir les griffes
Et les tons doucereux
Avant la paire de gifles
Trop aimer c’est morbide
J’en ai même connu
Qui faisaient du suicide
Un chantage à l’émue
Trop aimer c’est rasoir
C’est quand tu te sublimes
Dans l’autre et son miroir
Tu te gorges de mimes
J’aime comme je respire
Je pense avec le nez
Pourquoi craindre le pire
C’est tellement suranné.
Renaud de Hurlevent.